La commémoration du 80ème anniversaire de la « rafle du vel d’hiv » le 17 juillet 2022, a donné lieu à un exemple édifiant d’instrumentalisation politique de l’Histoire.C’est ce que démontre l’ouvrage Histoire d’une falsification, Vichy et la shoah dans l’Histoire officielle et le discours commémoratif.
Devant le flot d’approximations hasardeuses, d’affirmations erronées jusqu’au plus haut niveau de l’État, cet usage de l’Histoire à des fins idéologiques, cet oubli des règles élémentaires de la recherche historique, les auteurs de cet ouvrage, venus d’horizons différents mais épris d’un même souci de rigueur, ont souhaité redonner sa complexité à une question qu’on ne saurait réduire à une initiative purement vichyste, au point d’effacer les circonstances -la défaite, l’armistice, l’occupation- et le rôle essentiel de l’occupant nazi quasiment absent des discours officiels.
L’Histoire a suffisamment démontré les lourdes responsabilités qui pèsent sur le gouvernement de l’Etat français et ses dirigeants dans les persécutions antisémites sans qu’il soit besoin d’y ajouter celles qui ne sont pas de son fait.
Agrégé d’histoire, docteur en histoire contemporaine, ancien professeur à l’IEP de Grenoble et à l’Université de Bourgogne, Jean-Marc Berlière est le principal historien de la police en France.
Emmanuel de Chambost est ingénieur.
René Fiévet est économiste et diplômé en Histoire. Tous trois travaillent en particulier sur les années 1940 à 1945 au sein de l’association HSCO (Pour une Histoire scientifique et Critique de l’Occupation).