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Discours du Maréchal à l’occasion de la Fête des Mères

« Mères de familles françaises, la France célèbre aujourd’hui la famille.

Elle se doit d’honorer d’abord les mères. Depuis dix mois, je convie les Français à s’arracher au mirage d’une civilisation matérialiste. Je leur ai montré les dangers de l’individualisme. Je les ai invités à prendre leur point d’appui sur les institutions naturelles et morales auxquelles est lié notre destin d’hommes et de Français.

La Famille, cellule initiale de la société, nous offre la meilleure garantie de relèvement. Un pays stérile est aussi un pays mortellement atteint dans son existence. Pour que la France vive, il lui faut d’abord des foyers.

Le foyer, c’est d’abord la maison où l’on se réunit c’est le refuge où les affections se fortifient. C’est cette communauté spirituelle qui sauve l’homme de l’égoïsme et lui apprend à s’oublier pour se donner à ceux qui l’entourent.

Maîtresse du foyer, la mère, par son affection, par son tact, par sa patience, confère à la vie de chaque jour sa quiétude et sa douceur, elle fait rayonner autour d’elle l’amour qui permet d’accepter les plus rares épreuves avec un courage inébranlable.

Mères de notre pays de France, votre tâche est la plus rude. Elle est aussi la plus belle.

Vous êtes avant l’État, les dispensatrices de l’éducation. Vous seules semblez donner à tous ce goût du travail, ce sens de la discipline, de la modestie, du respect qui fait les hommes sains et les peuples forts. Vous êtes les inspiratrices de notre civilisation chrétienne.

Et voici qu’aujourd’hui dans nos deuils, dans nos misères, vous portez la plus lourde croix.

Mères de France, entendez ce long cri d’amour qui monte vers vous. Mères de nos tués, mères de nos prisonniers, mères de nos cités qui donneriez votre vie pour arracher vos enfants à la faim, mères de nos campagnes qui, seules à la ferme, faites germer les moissons, mères glorieuses, mères angoissées, je vous exprime aujourd’hui toute la reconnaissance de la France.

26 mai 1941