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Verdun, ils ne sont pas passés ! Merci Maréchal !

Le vendredi 12 novembre 2021, des membres de l’ADMP se sont réunis à l’Ossuaire de Douaumont pour rendre hommage à nos Soldats, tombés pour la défense de notre Patrie et à leur chef, le Maréchal Pétain.En l’absence du Président et du Secrétaire Général, empêchés, les représentants de l’ADMP ont assisté à un office religieux en la chapelle de l’Ossuaire puis ont déposé deux gerbes, l’une à la mémoire de nos Poilus, l’autre en hommage au Maréchal, à l’emplacement même où il devrait reposer pour l’éternité. Avant le dépôt de cette gerbe, à la demande du Secrétaire Général, le message suivant a été lu par le Secrétaire Général Adjoint.


Monsieur le Maréchal,

C’est avec une très grande émotion que je prends la parole ce matin, sous ces voûtes immenses, écrasé que je suis par le poids de l’Histoire, alors que des milliers de combattants nous regardent de leurs yeux disparus.

Après l’heure de la prière, pour ceux qui croient, ou celle du recueillement intime, pour ceux qui ne croient pas, voici l’instant de notre témoignage d’amour, de respect et de fidélité au Chef que vous fûtes.

Monsieur le Maréchal, voici donc vos enfants, réunis ici, en ce jour, autour de vous.

Certes, vous êtes parti sans le bruit de la gloire qui vous était due et qu’on vous a refusée. Vous avez rejoint l’ombre où choit toute aventure humaine et vous reposez aujourd’hui sur une terre battue par les vents, où les mouettes, chassées par les tempêtes de l’ouest, crient sous le ciel hideux et sur la morne campagne d’une petite île.

Mais votre cœur et le souffle de votre esprit sont ici présents, au milieu de nous, qui montons autour de vous cette ultime garde d’honneur.

Dans ce lieu sacré de Douaumont, nous vous voyons en pleine lumière, entouré de vos soldats.

Alors que les héros de l’Antiquité ou les grands soldats de nos Rois ou de l’Empereur n’avaient que quelques heures de combat à soutenir, vos soldats, prêtres, instituteurs, paysans, ouvriers, républicains farouches ou héritiers au sang bleu de nos vieilles familles françaises ont, pendant des mois, ici, connu le froid et la faim, les gaz, les vagues de flammes meurtrières, l’ensevelissement dans la boue des tranchées, le déluge permanent de fer et de feu qui s’abattait sur eux, des nuits affreusement éblouies par les obus éclairants et les réveils glauques sur des champs d’épouvantables carnages, sous les nuées de millions d’éclats et de balles.

Qui, mieux que Paul Valéry, vous recevant sous la coupole de notre prestigieuse Académie française, aurait pu décrire l’homme que vous fûtes et le sacrifice de nos soldats ? En effet, pourquoi des hommes, venus de tous les horizons de France, sont-ils allés jusqu’au sacrifice suprême ?

La réponse à cette question est d’une extrême simplicité : ces milliers de héros anonymes avaient une confiance aveugle en vous. Sous une attitude froide et presque sévère, ils avaient appréhendé la sollicitude, l’affection paternelle, voire l’admiration que vous aviez à leur égard. Ils ne connaissaient point de chef plus instruit de leurs besoins, plus ménager de leurs forces, plus ennemi des excès de rigueur et des exigences superflues et, surtout, plus avare de leur sang.

Il n’y avait alors chez vos soldats ni religion, ni race, ni autre séparatisme social. Ils avaient peu à peu appris à vous connaître et ils avaient reconnu en vous l’homme qui, si éloigné d’eux qu’il fût par le grade, ne se faisait pourtant pas un personnage inaccessible, inabordable, un être d’une tout autre espèce.

Ainsi, il a suffi que vous paraissiez pour que fut sauvée la Patrie : les « Boches »  ( Allemands, terme courant en 14)  ne sont pas passés.

Car, ainsi que le soulignait Paul Valéry, formidablement assailli par les « Boches »  Verdun fut formidablement défendu par vos magnifiques qualités militaires et le courage de nos soldats. Verdun ne fut pas une bataille au sens ordinaire du mot mais bien plutôt une guerre tout entière, insérée dans la Grande Guerre. Verdun fut autre chose encore. Verdun, ce fut aussi une manière de duel devant l’univers, une lutte singulière et presque symbolique, en champ clos, où vous fûtes le champion de la France face à face avec le Prince héritier.

Monsieur le Maréchal, vous avez, ici, à Verdun, assumé, ordonné, incarné la résistance de la France éternelle ; le monde entier put contempler avec étonnement un combat qui dura presque toute une année, au cours de laquelle alternaient la reprise des lieux perdus et les contre-attaques victorieuses, pour la plus grande désespérance des Allemands

Lorsqu’un quart de siècle plus tard, pour la seconde fois dans notre Histoire, une horde de barbares venus d’Allemagne est entrée sur notre pays, enfonçant notre armée qu’un Front dit « populaire » avait tant malmenée quelques années auparavant, le gouvernement, totalement dépassé par une situation qu’il n’avait pas été capable de voir venir, chercha dans notre Histoire un personnage providentiel.

Vous étiez alors à Madrid, auréolé de gloire, où vous assuriez la représentation de notre pays auprès du gouvernement du général Franco. On vous appela et vous vîntes pour servir, comme vous le fîtes toujours. Avec lucidité mais aussi le cœur meurtri, vous avez compris que la situation dont vous héritiez ne vous permettait plus d’être notre épée. Alors, avec votre naturelle tendresse pour vos compatriotes, vous avez décidé d’être leur bouclier.

Dans l’honneur, en Soldat et en Français, avec une attitude qui a forcé le respect du Chancelier du Reich lui-même, vous avez permis qu’il fût mis fin au combat, que nos soldats retrouvassent leur famille, que nous compatriotes ne fussent plus jetés sur les routes de l’exode, que les mères n’eussent plus à pleurer leurs fils, inutilement massacrés par un ennemi, supérieur en nombre et en armes.

L’Histoire vous a donné raison et Hitler lui-même confiera à ses proches qu’il commit une erreur en signant cet armistice tandis que d’autres, à Berlin, avoueront voir en Montoire un Verdun diplomatique.

Chef suprême et maître de nos destins à deux reprises dans notre Histoire, vous parûtes à chaque fois dans toute votre sagesse et dans toute votre éblouissante humanité.

Et maintenant ? Qu’avons-

nous à faire, Monsieur le Maréchal, sinon de continuer sur notre route, celle que vous avez tracée, avec honneur et fidélité, en ayant pour seul objectif la grandeur de notre pays. Ce doit être pour nous un combat de chaque jour que de défendre ce que nous croyons vrai, en travaillant pour approfondir et purifier cette vérité qui échappe à beaucoup de nos concitoyens, à qui on a fait valoir la supériorité de l’esprit de jouissance sur celui de sacrifice et qui se comportent comme un essaim d’absurdes et misérables insectes invinciblement attirés par la flamme allumée pour les détruire.

Veuille Dieu qu’un jour les yeux de nos concitoyens s’ouvrent, qu’ils retrouvent la lucidité de leur esprit et la foi dans ces uniques valeurs que sont le Travail, la Famille et la Patrie et sans lesquelles une société ne peut prospérer. Alors, oui, nous l’espérons, vous quitterez cette petite île vendéenne pour rejoindre, dans la lumière, vos Soldats qui vous attendent.

Monsieur le Maréchal, vous êtes une force qui nous soulève. Parce que nous sommes arrivés à notre soir, plus sensibles au poids et à la valeur des choses, plus attachés au prix des instants, nous savons ce que la France vous doit, ce que nous, Français, vous devons.

Merci, Monsieur le Maréchal.