Ce livre constitue une bonne surprise. L’auteur y met l’accent sur l’effondrement de l’armée française et la « grève de la guerre » décidée et suivie par effet d’entraînement par une partie, en particulier la IX° armée, commandée par le général Corap.
Le général De Gaulle, tout en reconnaissant en privé un « affaissement moral du pays », a préféré dénoncer l’armistice imposé par le pacifisme du grand nombre, et en rejeter
la responsabilité sur le Maréchal et son gouvernement, afin de les disqualifier et d’apparaître en comparaison comme une chevalier blanc.
Avec une grande honnêteté intellectuelle et fidélité aux faits nous sont rapportées les campagnes de désinformation du Général et comment, à la « mystique Pétain », il est parvenu à substituer une « mystique De Gaulle », à force de mensonges, de manipulations, de dénonciations, de coups tordus, sans éviter le soupçon d’avoir recouru à l’assassinat. Même si l’exposé sur l’élimination de Darlan est plein de précautions, la responsabilité du Général à qui profite le crime, s’impose.
En conclusion, un livre utile, bienvenu et qui montre, pièces à l’appui, comment le général De Gaulle, à force de propagande sans scrupules et par la coercition, est parvenu à faire du Maréchal, sauveur du pays, la cause de ses maux. En cela il agit comme un contrepoison.
Jean-François de Vulpillières, La prise du pouvoir par la Général De Gaulle 1940- 1944, L’Harmattan 2023 ,226 pages, 23,50€