Le samedi 12 novembre 2022, à 11 heures, une délégation d’une vingtaine de membres de l’ADMP, à laquelle s’étaient joints des sympathisants, se sont réunis à l’Ossuaire de Douaumont pour rendre hommage à nos Soldats, tombés pour la défense de notre Patrie et à leur chef, le Maréchal Pétain. A l’issue d’un office religieux en la chapelle de l’Ossuaire, où les fidèles ont prié pour le repos de l’âme du Maréchal et de ses soldats ainsi que pour la réconciliation de nos compatriotes, que l’on entretient dans la division sur un sujet qui devrait tous nous rassembler, le secrétaire général à prononcé une émouvante allocution reproduite ci-dessous.
En fin de cérémonie, a eu lieu le traditionnel dépôt de gerbe, l’une à la mémoire de nos Poilus, l’autre en hommage à leur chef, le Maréchal, à l’emplacement même où il devrait reposer pour l’éternité.
Chers membres de l’ADMP,
Il est redoutable pour moi, ce matin, de parler sous ces voûtes immenses qui, par les restes de nos soldats qu’elles abritent, jeunes gens de France, jeunes gens de notre Patrie, nous renvoient à une profonde réflexion sur le sens de leur sacrifice et la vanité de nos existences.
Redoutable, encore, de parler de celui qui nous rassemble ce jour, avec une force que rien ne pourra abattre et dont la dernière volonté de reposer ici, au milieu de ses soldats, lui fut refusée alors qu’elle eut constitué le reflet fidèle d’une personnalité hors du commun, où la noblesse d’âme le disputait à la délicatesse du cœur.
Redoutable, enfin, d’évoquer, pour le peuple de France égaré par tant de propagandes libertaires et hédonistes, ce Maréchal de France qui fut et demeure un phare dans l’humanité.
Oui, parler de Philippe Pétain, en France, aujourd’hui, c’est encore déchaîner les passions. A la différence de bien d’autres figures de France au destin pathétique, d’où vient-il que la sienne continue d’émouvoir les uns et d’irriter les autres ?
C’est sans doute parce que la figure du Maréchal est toujours une figure actuelle. Elle l’est, surtout, parce qu’elle pose une question politique : comment concilier autorité et charité, comment faire le bien, prendre les bonnes décisions pour son peuple et son pays dans un monde marqué par le mal ?
Je me demande même si les convulsions politiques et les haines inexpiables qui ont cours dans notre pays n’ont pas quelque chose à voir avec cet acte qui n’est jamais vraiment devenu du passé, la condamnation d’un Maréchal de France, précisément parce qu’il s’est comporté non point comme un traitre, coupable de crimes, mais comme un innocent, sauveur de sa Patrie.
Philippe Pétain, en effet, est la seule figure de notre Histoire sur laquelle nos compatriotes devraient faire l’unanimité du respect. Entré de plain-pied dans la légende, le Maréchal est, à lui seul, une aventure unique qui brille d’un suprême éclat !
Homme d’honneur et chef de guerre, le Maréchal fut, pour la France et pour le monde, celui qui, au cours de sa longue vie, par trois fois, sauva la France.
Il le fit, d’abord, ici même, en 1916, dans cet enfer de Douaumont, en réunissant derrière lui toutes les forces vives de la Nation afin que les Boches ne passent pas ; puis, l’année suivante, lors des mutineries de nos Poilus, grâce à son caractère naturellement doux et bienfaisant, lorsqu’il trouva dans son cœur les mots justes qui firent remonter nos troupes en ligne.
En ces instants dramatiques de 1916 et de 1917, Philippe Pétain, génie de l’action, sachant que les batailles de ce temps étaient très lourdes pour les vaincus, fut magnifiquement humain tout en n’en montrant pas moins, quand il le fallait, une incomparable autorité et une invincible volonté de vaincre.
Juin 1940. Un orage d’acier s’abat sur notre Patrie, à nouveau envahie par les Boches. La France est en grand danger et, face à ce séisme pourtant prévisible, ses gouvernants, incapables de faire face à un mouvement aussi inédit que puissant, sont en très grande panique. Les français, anéantis, tournent alors tout naturellement leur regard vers le Maréchal.
Alors ce vieillard, auréolé de gloire, une fois encore, fidèle aux traditions et aux enseignements reçus à Saint-Cyr, laissant parler son cœur, estimant que si le sacrifice de sa vie peut être utile au devenir de son peuple, répond « Présent ! », dût-il y laisser sa Gloire.
Là, commence l’épopée tragique et hors du commun de ce grand Soldat.
Comment, en effet, la comprendrions-nous si nous n’entendions pas, dans sa troublante simplicité, l’accent désespéré avec lequel les français d’alors tendaient leurs espoirs vers un visage et des paroles consolants alors que s’avançaient une nouvelle fois vers eux, les Boches et leurs mains menaçantes, accueillis toutefois en grande pompe par les communistes français ?
Oui, le Maréchal fut alors notre ultime recours, notre plus sûr bouclier, notre unique espoir de renaissance ; ce sont nos souffrances qu’il portait et nos douleurs dont il était chargé mais il portait en lui, aussi et surtout, la France, et même plus que la France, la résurrection de la France.
En effet, dans cette Europe où le Chancelier du Reich avait programmé la mort de la France, dans ce monde où la France doutait alors d’être la France, dans ce vieux pays qui est le nôtre où son armée, vaincue, avait cessé d’être une armée, dans ce moment qui fut l’un des plus pathétiques de notre Histoire, le Maréchal vint pour redonner la foi et l’espérance au Peuple de France.
Il n’y avait plus rien : soudain, il y eut l’espoir et le Verdun diplomatique de l’armistice et de Montoire. Le monde reconnaissait, subitement, à cet instant, la France, car elle redevenait, pour tous les Hommes, une figure secourable.
Ce Maréchal, tous l’avaient connu, aimé ou rencontré.
Certes, ils avaient tous oublié beaucoup de choses, mais non la trace qu’il avait laissée en eux. Et, en ces tragiques instants, le Maréchal apporta à la France abattue le visage d’un Père et la mystérieuse lumière du sacrifice, plus éclatante encore lorsqu’elle est celle de la bravoure.
A une présence familière et pourtant unique, il apportait joie et courage, il nous rappelait que la France, avec ses clochers, symbolisait la Patrie éternellement debout.
Puis vint, pour Philippe Pétain, le moment sans doute le plus affreux de son existence ; un long procès dont la sentence était écrite d’avance sur ordre d’un homme cynique, menteur et cruel, grand seulement par la taille, venu de Londres et qui s’était accouplé à un autre Diable, le communisme et sa barbarie païenne, avec la fausse certitude d’incarner la France alors que cet animal sorti des ténèbres n’incarnait que lui-même.
Comment, ici, ne pas se souvenir de ce qu’écrivait un chroniqueur de Jeanne d’Arc : « Bien que n’ait pensée, ni ourdi, ni rien fait qui fût contraire à l’honneur de la Patrie, des gens qui lui voulaient du mal lui imputèrent mensongèrement nombre de crimes et la condamnèrent iniquement ».
Comment, ici, ne pas rappeler le frémissement stupéfait des juges de la Haute Cour lorsque Philippe Pétain leur demanda : « qu’ai-je donc fait pour mériter une telle indignité ?».
Comment, ici, pardonner à ces juges, drapés dans leur robe d’hermine mais qui n’ont su ni se souvenir du sang ruisselant dans les tranchées de Verdun ni des prisonniers rentrés au sein de leur famille, libérés par les nazis à la demande du Maréchal, ni de nos compatriotes juifs de métropole et d’Afrique du Nord épargnés par la seule volonté du Maréchal ? Mais, il est vrai, ces juges n’étaient pas venus pour partager l’amour du Peuple de France mais uniquement pour partager, pour assumer, pour cultiver, sur ordre, la haine vengeresse des gaullistes. Ils n’ont pu, pour autant, arracher le Maréchal de l’âme de la France.
Ainsi, au soir de sa condamnation, dans le profond silence des chaumières de France, on entendit ce cri atroce de douleur qui allait faire écho, dans tous les cœurs chrétiens, au cri de la Vierge lorsqu’elle vit monter la croix du Christ sur le ciel livide du Golgotha.
Ce pauvre cœur qui avait battu pour la France comme jamais cœur ne battit, on le retrouva alors dans une ignoble geôle, sur une île battue par les vents d’ouest et la marée.
Puis, lorsque vint l’heure du rappel à Dieu, enseveli loin de ses Soldats, par le vouloir d’un ignoble bourreau, afin, sans doute, que nul n’en fît des reliques ou un martyr.
L’agonie et la mort de ce Soldat ont transfiguré ses années au service de la France, leur donnant leur sens ultime, sacrificiel.
Oui, c’est alors que naquit l’épopée de ce héros qu’on veut nous faire oublier et qui nous rassemble ici.
Monsieur le Maréchal, votre condamnation et votre martyr demeurent une question posée à notre pays. Puisse-t-elle provoquer nos concitoyens à une prise de conscience salutaire, à une conversion post eventum à la vérité.
« Français, je suis innocent, je pardonne aux auteurs de ma mort, je prie Dieu que le sang qui va être répandu ne retombe jamais sur la France ! » ainsi parlait déjà Louis XVI montant à l’échafaud.
Aujourd’hui, Monsieur le Maréchal, parce que nous sommes, pour beaucoup d’entre nous, au seuil de notre soir, nous ne voulons pas que nos enfants ignorent cette tragédie qui fut la vôtre ; désormais, c’est à eux d’apprendre l’histoire et de suivre nos pas.
D’autres, comme nous, se souviennent. Les années ont passé, les survivants de Verdun, vos compagnons de guerre, ont rejoint ces lieux sombres et humides où choit toute aventure humaine, mais le souvenir reste, le souvenir de cette mystérieuse épopée que chacun d’entre nous porte au plus secret de son cœur.
Depuis vos avocats jusqu’au plus modeste de nos concitoyens, tous parlent ou ont parlé de vous, Monsieur le Maréchal, comme les Rois Mages, rentrés dans leurs Royaumes, avaient parlé d’une étoile disparue…
Monsieur le Maréchal, vous étiez la France, parce que vous étiez l’incarnation de l’éternel appel à la Patrie. Aujourd’hui, ici même, c’est votre âme que ramènent vers nous les vents d’ouest, c’est l’image la plus pure et la plus émouvante de la France.
Mais, dans ce lieu sacré, ce matin, nous ne sommes pas seuls à vos côtés, Monsieur le Maréchal. Nous a rejoint un long cortège, qui sort de la mort comme on sort de la nuit…
Car voici que s’avance Geneviève, qui sauva Paris, puis Jeanne, renaissant de ses cendres, Jeanne qui bouta les anglais hors du Royaume de France. Voici la vieille chevalerie morte qui se lève dans ses tombes !
Dans le silence de la nuit funèbre, écartant les mains jointes de leurs gisants de pierre, les preux de la Table Ronde et les compagnons de Saint Louis, les premiers combattants tombés à la prise de Jérusalem, les Rois et Reines de France, les Soldats de l’an II, l’Empereur et ses Grognards, les résistants tombés sous les balles allemandes au cri de « vive le Maréchal », les héros de Dien-Bien-Phu et les victimes de la rue d’Isly, les harkis torturés pour avoir trop aimé la France et le Colonel héros et martyr du Petit-Clamart, et tous les morts anonymes noyés dans l’océan des crimes gaullistes, tous, oui, tous, nous accompagnent dans notre combat pour défendre votre mémoire et pour vous dire : Merci, Monsieur le Maréchal !
Ô Philippe Pétain, Maréchal de France, sans sépulcre digne de votre gloire, vous qui saviez que le tombeau des héros est le cœur des vivants, peu importent les mensonges de ceux qui, animés par un matérialisme destructeur encore jamais atteint dans ce pays plein de contradictions et qui va à sa perte, s’autorisent à réécrire l’Histoire : à tout ce pour quoi la France fut aimée, vous avez sacrifié votre Gloire.
Au nom de tous ceux qui sont ou qui seront ici demain, qui assument ou assumeront collectivement, dans ce monde libertin, progressiste et franc-maçon, cette lourde responsabilité de maintenir et de défendre votre Honneur et de témoigner de votre courage, nous nous inclinons devant vous avec respect, car vous avez donné à la France la seule figure de victoire qui soit une figure de pitié !
Douaumont,
12 novembre 2022