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25 juillet 2021 : Communication de l’A.D.M.P. devant la maison Luco

L’ADMP  (l’Association pour Défendre la Mémoire du Maréchal Pétain )  a rendu un hommage officiel au Maréchal à l’île d’Yeu. Lors de notre allocution, nous avons évoqué la figure de La dernière infirmière du vainqueur de Verdun.


Suzanne Souhaut, née Collavet, est née en 1924 à Saint-Martin-en-Vercors (Drôme). Elle est la troisième d’une fratrie de neuf enfants.

Elle suit des études médico-sociales à Valence (Drôme) durant la seconde guerre mondiale.

En 1944, elle offre son aide à l’hôpital de campagne, voué à la Résistance, créé dans sa commune. Elle suit cet hôpital de campagne lorsqu’il déménage pour des raisons de sécurité dans la grotte de la Luire, située non loin, sur la commune de Saint-Agnan-en-Vercors.

Peu de temps après, elle reprend des études d’infirmière.

Diplôme en poche, elle travaille à l’hôpital militaire de La Tronche, près de Grenoble (Isère) en 1948, avant d’être mutée à l’hôpital militaire Michel-Levy à Marseille. C’est sur ce lieu de travail qu’elle reçoit un ordre de mission confidentiel de l’armée stipulant qu’elle est désormais tenue au secret, même familial.

Juillet 1950, bagages en main, Suzanne Collavet arrive sur l’île d’Yeu.

Elle devra, avec deux autres infirmières, s’occuper d’un seul malade emprisonné au fort de la Pierre-Levée, sur les hauteurs de Port-Joinville.

Ce malade, c’est le maréchal Pétain, alors âgé de 94 ans.

Elle ne devait rester que deux mois, comme toutes ses collègues, mais à la demande du maréchal, elle fut présente à ses côtés jusqu’à son dernier souffle.

Elle nota sur un petit carnet orange toutes les boutades et réflexions du maréchal, bien qu’il perdit peu à peu la tête. Elle nota également une liste des médicaments qui lui étaient administrés, heure par heure.

Le 29 juin 1951, l’état de santé du maréchal se dégradant, Philippe Pétain est transféré dans une maison privée de Port-Joinville, re-baptisée « annexe de l’hôpital de Nantes » pour des raisons administratives pénitentiaires: la maison Luco, devant laquelle nous nous trouvons.

Suzanne Collavet sera présente aux côtés du vieil homme jusqu’à son dernier souffle, le 23 juillet 1951.

Elle assistera à ses obsèques, comme on peut le voir sur un film que son mari a demandé longtemps après à l’I.N.A., ainsi qu’une courte séquence sur un film tourné par le pharmacien de l’île d’Yeu, film retrouvé en 2006, toujours par le mari de Suzanne.

Durant ces longs mois de veille, Eugénie (dite Annie) Pétain et Suzanne Collavet ont tissé des liens forts d’amitié. Preuve en est cette dédicace laissée à Suzanne : « En souvenir de neuf mois passés dans la citadelle de l’île d’Yeu près du maréchal et des heures douloureuses de la maison Luco. Ma reconnaissance et mon affection. Annie Pétain. Ile d’Yeu. 23 juillet 1951».

Les deux femmes se sont revues plusieurs fois après la guerre.

Suzanne Souhaut-Collavet a reçu la Médaille militaire en 1968.

Chez elle, un tableau dans lequel on peut lire « Détachée à l’hôpital militaire annexe de l’île d’Yeu, a fait preuve des plus belles qualités de dévouement, de tact et de discrétion dans l’exécution d’une tâche difficile et délicate ». Signé Jules Moch, ministre de la Défense nationale (jusqu’en août 1951).

Suzanne est morte à l’âge de 87 ans, en août 2011. Elle avait fait le voeu d’être enterrée dans son Vercors natal, elleest enterrée au cimetière de Villard de Lans.